Visite de l'église de Belfaux

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Visite de l'église de Belfaux

De style néo-classique et dédiée à saint Etienne, l’église de Belfaux est classée monument d’intérêt national. Elle fut construite d’après les plans de l’architecture Fidel Leimbacher, entre 1842 et 1852. Sa consécration officielle n’aura lieu qu’en 1865. Les nombreux pèlerinages au Crucifix miraculeux expliquent ses dimensions imposantes (pour plus de détails historiques, voir dépliant sur présentoir). Sa dernière restauration importante date de 1984-86.

Architecture extérieure
La façade principale (sud-ouest) comporte un porche monumental dont les quatre colonnes d’ordre toscan supportent l’entablement. Une niche, au-dessus de l’entrée, abrite une statue de saint Etienne, de 1902, oeuvre du sculpteur tessinois, Ampellio Regazzoni (1870-1931). Le tout est surmonté d’un clocher massif élevé à la place des deux tours prévues à l’origine par l’architecte.

Sous le porche, à gauche, une fort belle pierre tombale de style baroque, signée Thomas Wöffle, de Bregenz, mérite l’attention. Elle est dédiée à Ignace-Maurice Raemy, décédé en 1766, à l’âge de 15 ans.

Du parvis, entrons dans l’église : l’intérieur frappe par l’importance des volumes et l’aspect massif des formes. Cependant, une impression d’harmonie et de cohérence se dégage de l’ensemble. Huit colonnes, également d’ordre toscan, mais cannelées, portent de part et d’autre de la nef principale l’entablement orné de stucs dont les corniches reçoivent la voûte en plein cintre. Le long des collatéraux aux plafonds à caissons, des pilastres dans le mur extérieur rappellent les colonnes.

Description du décor intérieur
L’orgue, inauguré en 1880, est un excellent instrument aux nombreux jeux et registres du facteur Spaich et fils de Rapperswil. Avant son installation il fut nécessaire de consolider la tribune (construite en 1864) au moyen de quatre minces colonnes métalliques qui forment un curieux contraste avec les puissantes colonnes toscanes.

Sous la tribune, à droite, on peut admirer un tableau de style rococo, attribué à Gottfried Locher (env. 1730-1795). Cette excellente peinture représente la Vierge à l’Enfant, couronnée de 12 étoiles, dont la robe rouge structure l’ensemble. Assise sur une nuée, elle remet à saint Simon Stock le double insigne du scapulaire.

A gauche du porche, un second tableau de G. Locher représente Notre-Dame du Rosaire. Au-dessus des personnages, les 15 médaillons symbolisent les mystères joyeux, douloureux et glorieux. La lumière diffusée dans le coin supérieur gauche se reflète sur la visage de sainte Catherine et, par les clairs-obscurs, confère à la scène beaucoup d’animation. Dans l’ombre, au fond à gauche, on devine l’emblème de saint Dominique : un chien tenant dans sa gueule un flambeau allumé devant un globe bleuté.
Le chemin de croix a été inauguré en 1920. C’est un moulage de bonne facture à l’échelle du bâtiment.

Les quatre confessionnaux, artisanat de bonne qualité, datent des années 1860.

Le grand lustre en cristal de la nef centrale a été offert par Jacques Chatton président de paroisse, en 1887.

Devant l’autel latéral gauche, un tableau de style baroque, du début du XVIIe s. représente saint François. D’un peintre inconnu, il est néanmoins d’un grand intérêt par son sujet, son exécution et sa rareté.

De style baroque, les autels latéraux ont été créés en 1862 par l’atelier Moosbrugger. Ils sont ornés de peintures de 1864 reprenant les mêmes thèmes que celles du fond de l’église, soit N.-D. du Rosaire et N.-D. du Scapulaire. Ces deux tableaux, ainsi que les deux médaillons représentant saint Jean-Baptiste, second patron de la paroisse, et saint Barnabé, sont l’oeuvre du peintre schwytzois Dominik Annen, d’Arth-Goldau (1829-1912).

La chaire, de 1852, est en stuc noir, gris et rose. La cuve présente un décor néo-classique encadrant deux scènes en relief, la Samaritaine au puits et la parabole du semeur. L’abat-voix, dôme hémisphérique orné d’une draperie rouge, est dominé par un ange sonnant de la trompette. Cet ouvrage vient de l’atelier Moosbrugger.

Le choeur et les vitraux:
A l’entrée du choeur se trouve l’autel du saint Crucifix, déjà utilisé avant le concile Vatican II pour les messes ordinaires. A droite s’élève un monumental crucifix, un des plus anciens du canton, remarquable par ses dimensions et son expression dramatique. D’un sculpteur local inconnu, il date de la fin du XIIIe s. Certains détails rappellent l’art roman, notamment l’organisation de la tête, la disposition des mains et le dessin des cheveux sur les épaules. Ce crucifix fut retrouvé indemne après un incendie qui, au milieu du XVe s. réduisit l’église de Belfaux en cendres. Ce miracle fut reconnu par l’évêque Benoît de Montferrand dans une bulle datée de 1478 et est à l’origine des pèlerinages qui ont afflué à Belfaux du XVe au XIXe s.

 

 

Cet événement est évoqué par le vitrail d’Henri Broillet, inauguré après la mission de 1920, dans la nef latérale droite. Au milieu, l’évêque, le clergé et la population contemplent le Crucifix miraculeux, tandis qu’au sommet trônent les trois papes qui ont octroyé des indulgences aux pèlerins de Belfaux. Dans sa partie inférieure, il représente la procession de la mission.

Dans la nef latérale gauche, le vitrail néo-classique, de l’atelier Kirsch et Fleckner, représente sainte Françoise-Romaine distribuant du pain aux pauvres. Il date de 1908.

Devant le saint Crucifix, l’on peut voir les fonts baptismaux en molasse, exécutés en 1639 pour l’ancienne église de Belfaux et qui portent une marque de tâcheron.

Le choeur, semi-circulaire, est surmonté d’une voûte en cul-de-four éclairée par un lanterneau et structurée par un décor de stuc. Les neuf tableaux, huiles sur toile, de 1876, sont l’oeuvre de Dominik Annen. De gauche à droite, ils représentent saint Pierre Canisius (fondateur du collège Saint-Michel), saint Luc et saint Matthieu (évangélistes), saint Pierre (apôtre), la Sainte-Trinité, saint Paul (apôtre des Gentils), saint Marc et saint Jean (évangélistes), saint Nicolas de Flue (patron de la Suisse). Leur grande dimension est en harmonie avec celle de l’église.

Les stalles, de style néo-classique et de bonne facture, datent d’environ 1850. A leur extrémité se trouvent deux piédestals surmontés de motifs stuqués, et parfois utilisés autrefois par les célébrants.

L’autel principal, de composition classique, est l’oeuvre de l’atelier Moosbrugger. Datant de 1851, il est fait de stucco-lustro et de plaques de marbre qui forment une harmonie de roses et gris sombres. Il est surmonté de la statue du saint patron.

Les fonts baptismaux