Symboles bibliques à la porte de Belfaux

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Symboles bibliques sur la porte de Belfaux

Les battants de la porte principale de l’église de Belfaux sont ornés de divers reliefs sculptés. Y sommes-nous suffisamment attentifs ? Regardons sur les deux motifs centraux.

Les motifs centraux de la porte de Belfaux constituent des trophées, un genre de reliefs où l’on accumule des objets sur un thème donné. D’origine militaire, les trophées peuvent aussi concerner la Bible ou d’autres domaines.

Le vantail droit de la porte principale de Belfaux représente l’Ancien Testament. On y voit :

  • Au centre les tables de la Loi.
  • En haut à gauche le chandelier à sept branches et à droite le serpent d’airain. L’un et l’autre ne sont pas faciles à identifier.
  • Entre les tables de la Loi et le serpent d’airain, apparemment une Tora, un rouleau de la Loi.
  • En bas l’encensoir, utilisé dans les liturgies au Temple de Jérusalem.

Restons un instant sur les tables de la Loi, qui symbolisent les dix commandements, figurés uniquement par des chiffres romains. Ils ne sont pas disposés sous la forme symétrique I-V et VI-X, mais I-III et IV-X. C’est que les trois premiers commandements concernent notre rapport à Dieu et les sept suivants notre rapport aux autres. Les deux tables de la Loi sont entourées par une sorte de linge. Il signifie peut-être le lien qui unit les deux tables, l’amour de Dieu et l’amour des frères.

Le vantail gauche de la porte principale de Belfaux représente le Nouveau Testament. On y voit :

  • Au centre l’Agneau reposant sur un livre avec sept sceaux
  • En haut la crosse et la croix. La crosse peut être considérée comme le bâton de Jésus, le Bon Berger.
  • En bas l’encensoir.

L’agneau reposant sur le livre s’inspire du chapitre 5 de l’Apocalypse, sans correspondre exactement à ce qui est écrit. Ce chapitre présente un Agneau comme immolé, mais debout et non pas couché comme à Belfaux. Il reçoit un livre scellé de sept sceaux. Pourquoi les sept sceaux ? Peut-être parce que le livre contient le dessein de Dieu, ou l’Ancien Testament, mystères que seul le Christ peut révéler. Ce livre est écrit « au-dedans et au-dehors ». Il ne s’agit pas d’un livre composé de pages, tel qu’il est figuré à Belfaux. Le livre de l’Apocalypse est au contraire un rouleau, où le texte se trouve des deux côtés du texte enroulé, à l’intérieur et à l’extérieur. Ce rouleau écrit des deux côtés pourrait indiquer que le dessein de Dieu est complet, qu’il n’y a plus rien à ajouter. Selon une autre interprétation, les deux côtés écrits montreraient qu’à une lecture matérielle de l’Ancien Testament il faut ajouter une lecture nouvelle apportée par le Christ.   

L’encensoir qui se trouve en bas du motif est également un emprunt à l’Apocalypse (Ap 8,3.5).

Le portail de Belfaux comporte d’autres reliefs, les quatre évangélistes et tout en-haut des objets symboliques, l’œil divin, un calice, la croix et l’ancre. Nous prendrons du temps une autre fois pour parler de l’œil divin et de l’ancre, car ils méritent une explication. Retenons pour l’instant la richesse de ce portail. Les deux motifs centraux montrent l’harmonie existant entre l’Ancien et le Nouveau Testament, le Nouveau se cache dans l’Ancien et l’Ancien se dévoile dans le Nouveau.