Notre-Dame du Scapulaire

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Il faut être attentif pour le voir. Marie, sur la peinture de l’autel gauche de Belfaux, remet un objet à un religieux vêtu d’un manteau blanc, sous le regard bienveillant de l’enfant Jésus. Il s’agit du scapulaire, deux petits carrés d’étoffes reliés entre eux, que l’on porte sur la poitrine et dans le dos. La dévotion au scapulaire a joui d’une grande popularité dans l’Eglise catholique. Belfaux, comme plusieurs autres paroisses, possédait une confrérie du scapulaire. D’où la titulature de l’autel gauche de l’église.

Le mot scapulaire vient de scapula, qui signifie épaule en latin. Le scapulaire est une pièce de l’habit de divers ordres religieux, une sorte de tablier que l’on porte sur le devant et dans le dos. Selon une tradition contestée depuis longtemps (elle est attestée plus d’un siècle après les faits), la Vierge Marie serait apparue au milieu du XIIIe siècle à Cambridge à saint Simon Stock, le supérieur général de l’ordre des carmes, pour lui confier un tel habit, en lui disant que quiconque le porterait irait au ciel.

L’ordre des carmes avait été fondé sur les pentes du Mont-Carmel, montagne au nord de la Terre Sainte, puis il se transféra en Europe. Des fidèles étaient proches de certains ordres religieux. Pour manifester leur attachement, ils portaient une partie de l’habit religieux, une corde, un manteau, un scapulaire. Il en alla ainsi pour les sympathisants des carmes. L’usage, attesté au XVIe siècle seulement, a simplifié le scapulaire du fidèle en un symbole d’étoffe composé de deux carrés porté l’un sur la poitrine et l’autre dans le dos. Par un anachronisme évident, on représenta Marie donnant ce scapulaire-là à saint Simon Stock (alors que, en admettant l’historicité de l’apparition, Marie lui aurait donné le grand scapulaire).

La popularité du scapulaire s’expliquait par l’assurance de gagner le ciel en étant muni de lui. Elle fut complétée par le privilège sabbatin que le pape Jean XXII aurait formulé au début du XIVe siècle dans une bulle, en promettant la délivrance du purgatoire le samedi suivant la mort du dévot au scapulaire.

Aujourd’hui, la dévotion au scapulaire n’est pas morte. Le pape Jean-Paul II le portait. Mais on n’insiste plus sur le caractère automatique du salut. On préfère montrer l’importance de Marie qui nous aide à l’heure de la mort. Quant à la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel, supprimée à la réforme liturgique de Vatican II, elle a retrouvé sa place dans le calendrier romain. Cette fête correspondrait à la date (à un jour près) où le concile de Lyon de 1274 avait renoncé à supprimer l’ordre des carmes. La fête permet de célébrer Marie belle comme la splendeur du Carmel. Elle lui demande de nous conduire à la vraie montagne qui est le Christ, notre Seigneur.