Ce vitrail de l’artiste fribourgeois Yoki Aebischer se trouve à gauche de la porte d’entrée de l’église de Courtion, près du baptistère. Il est particulièrement beau le soir, lorsqu’il est illuminé par le soleil couchant. Pourtant, il ne s’agit pas d’une image vespérale. Bien au contraire, le vitrail de Courtion brille des feux du matin de Pâques.

Le vitrail de Courtion représente un épisode de l’Ancien Testament tiré de l’histoire fictive et édifiante de Jonas. Cet homme envoyé par Dieu pour la conversion de Ninive avait voulu échapper à sa mission en prenant un bateau le conduisant à l’opposé de la ville où il devait se rendre. Mais une tempête éclate. Le tirage au sort le désigne comme le responsable des éléments déchaînés. À sa propre suggestion, il est jeté à la mer, afin de calmer la fureur des flots. Vient ensuite un poisson qui l’engloutit. Jonas a le temps de méditer trois jours et trois nuits dans son ventre puis il est rejeté sur le rivage. Désormais, le prophète va prêcher la conversion aux habitants de Ninive.

Le séjour de Jonas dans les entrailles du poisson a été lu comme un signe avant-coureur du séjour de Jésus dans la mort. Dans l’Évangile, Jésus lui-même revendique cette interprétation : « Comme Jonas est resté dans le ventre du monstre marin trois jours et trois nuits, le Fils de l’homme restera de même au cœur de la terre trois jours et trois nuits » (Matthieu 12,40). La sortie du ventre du poisson est donc une annonce de la résurrection. À Courtion, l’artiste Yoki a traité la scène de manière heureuse : à la verticale. En effet, Jésus ressuscité se doit d’être debout, car c’est le contraire de l’horizontalité de la mort. Et la présence du baptistère à côté du vitrail rappelle le sens même du baptême, qui nous unit au Christ mort et ressuscité.