Le pélican

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Un beau vitrail circulaire à l’église de Grolley met en valeur un oiseau et sa progéniture. C'est le pélican, symbole du Christ car l’oiseau passait pour faire revivre ses petits avec son propre sang, comme l’indique un bestiaire chrétien de l’Antiquité : « Le troisième jour leur mère se frappe les flancs et son sang tombe goutte à goutte sur les corps morts des oisillons, et les réveille. » Magnifique image du Christ dont le flanc percé sur la croix laissa goutter le sang et l’eau pour le salut du monde.

La Bible emploie quelques rares fois le mot pélican, encore la traduction est-elle conjecturale. En revanche, l’animal a sa place dans les bestiaires chrétiens. Accompagnée de symboliques et d’explications variées, l’idée principale porte sur la vertu du sang du pélican, capable d’animer les petits.

Il est très possible que cette explication provienne de la capacité du pélican à régurgiter des aliments pour sa progéniture. Les petits peuvent stimuler leurs parents en les frappant de leur bec. Le pélican se presserait alors le ventre pour permettre la remontée de la nourriture. Il paraît aussi que l’oiseau retourne son jabot en vidant son contenu. On voit ainsi la rougeur de la paroi intérieure. Tous ces éléments naturels, et d’autres encore, ont pu contribuer à faire du pélican le symbole du Christ qui offre son sang pour les siens.

Une très belle pièce eucharistique, Adoro te devote, attribuée à saint Thomas d’Aquin, parle de la symbolique du pélican :

« Pie pellicane, Jesu Domine,

Me immundum munda tuo sanguine,

Cujus una stilla salvum facere,

Totum mundum quit ab omni scelere. »

« Pieux pélican, Jésus mon Seigneur,

Moi qui suis impur, purifie-moi par ton sang

Dont une seule goute aurait suffi à sauver

Le monde entier de toute faute. »

Dans La  Divine Comédie, Dante appelle le Christ « notre pélican » en parlant de saint Jean l’Evangéliste : « Voici venir celui qui coucha sur le sein de notre Pélican, qui, du haut de la croix, avait été choisi pour un office insigne » (Paradis XXV,113).

Notons que la porte du tabernacle de l’église de Belfaux est également ornée d’un relief du pélican.